L'ÉVEIL AU MONDE : un poème photographique et sonore. © PERCEPT-LAB 2024: Séverine SEBA, chanteuse - Olivier Buhagiar photographe - Laurent Karst, architecte/designer - Filippo Fabbri, chercheur/compositeur.
Projet issu d'une idée originale de Lara Rastelli, Severine Seba, Laurent Karst pour un documentaire filmé.
L'ÉVEIL AU MONDE est un portrait sensoriel et émotionnel de plusieurs bébés prématurés. L'ouïe du bébé, sollicité par le chant et la musique, a permis d'explorer d'autres sens aussi. A travers des berceuses existantes ou inventées pour l'enfant lui-même, les bébés et leurs parents se rencontrent. Enveloppé de la musique et des voix de ses parents ou de Séverine, le tout petit bébé peu à peu s'aventure dans l'expérience du monde qui l'entoure et s'y ancre en confiance.
Les images réalisées par le photographe Olivier Buhagiar racontent cet éveil au monde. Elles sont très rapprochées et presque ouatées comme si le point de vue était celui du nouveau-né lui-même à partir du moment où il commence à voir. Elles sont donc en noir et blanc, avec peu de profondeur de champ. Des images qui s'attardent sur le quotidien dans ses détails et sa fragilité.
Les cadres explorent, par exemple, de petites mains dont les doigts s'écartent ou se resserrent autour d'un doigt d'adulte, des yeux protégés par la lumière ou bien s'ouvrant tout doucement pour chercher le regard de la maman qui chante ou qui parle au bébé. Des images qui racontent le relâchement du petit corps qui s'abandonne sur le sein chaud de la maman, des plans qui saisissent la vibration d'une berceuse sur la poitrine lors d'un « peau à peau ». Petit à petit, et toujours à travers ces instants musicaux, le bébé fait d'autres grandes découvertes sensorielles : l'un des premiers contacts est avec la peau des parents et le nouveau-né est immédiatement confronté à la douceur absolue d'un contact peau à peau. Les images révèlent souvent un premier sourire sur les lèvres du bébé, un bâillement ou un visage apaisé qui témoignent d'un instant de bien-être.
Les images sont « tactiles » et témoignent de ce dialogue sensuel entre le bébé et son père ou sa mère. Elles sont accompagnées et rythmées par des mélodies musicales, par des gazouillis et des pleurs, par des phrases et les bribes d'encouragements que les parents adressent à leurs petits.
Plus de 400 images ont été sélectionnées, pour constituer le matériau visuel du film qui accompagne l'exposition de la sélection de tirages photographiques. Les prélèvements sonores ont été réalisés au cours d'une quinzaine de séances avec les parents et les enfants. Ce riche matériau sonore a été ensuite retravaillé, mixé, recomposé par le compositeur Filippo Fabbri pour constituer une composition polyphonique, qui appuie le propos collaboratif de ce lien profondément humain, le rend vivant et rythme les images.
Le montage s'est appuyé à la fois sur une rythmique visuelle et sonore, à partir de fondus enchainés très simples et répétitifs. Des fondus enchainés au noir qui s'enchaînent de façon continue et répétitive, à la manière d'une lente respiration douce et apaisante, comme un souffle de vie naissant et continu, comme des yeux qui s'ouvrent et se réveillent à chaque fois émerveillés par chaque découverte.
Cette aventure s'est déroulée dans le plus grand respect et avec la complicité de ceux qui travaillent au sein du service de néonatalogie et des enfants qui sont soignés ainsi que de leurs familles. Nous nous sommes continuellement adaptés aux contraintes du service, son mode d'intervention et son rythme de travail, par un dialogue et un échange permanent.
Les prises de vues et enregistrements sonores ne débuteront donc qu'après un premier temps d'approche.
- Une première semaine d'acclimatation et prise de contact pour établir une relation privilégiée entre la chanteuse, Séverine, et les familles.
- Une deuxième semaine et troisièmes semaines pour poursuivre cet échange et cette relation.
- Une quatrième semaine de shooting avec les bébés, les familles, la chanteuse.
Après une prise de connaissance avec l'équipe soignante et les parents, des séances d'éveil sonore ont alors été planifiées. Au cours de ces séances des prélèvements d'images photographiques ont été réalisés en basse lumière sans flash de manière la plus naturelle.
Un enregistreur sonore Zoom H5 était en permanence placée à proximité de l'enfant sur un pied Le photographe, Olivier Buhagiar s'est servi d'un objectif macro grand angle et un zoom de manière à pouvoir effectuer des plans très rapprochés. Aucun éclairage particulier n'a été mis en place afin de ne pas perturber l'environnement de l'enfant. Un accord de droit à l'image a été préalablement établi avec les parents pour la diffusion des images. Il s'agit souvent d'image très rapprochées : un regard, une bouche, une main, un fragment de corps ou de visage.
Le projet s'est déroulé sur environ trois mois de création en présence Séverine Seba, Olivier Buhagiar et des parents.
Autour de ces images et des documents sonores réalisés avec la complicité des parents, un important travail de tirage photographique, de montage vidéo et de création sonore à être engagé durant quatre semaines à cinq semaines complémentaires de manière collective.
- sélection des prises de vues pour les tirages photographiques
- sélection des prises de vues pour la galerie vidéo
- montage vidéo
- sélection des enregistrements sonores
- étalonnage des sons
- assemblages, création sonore en studio son
- intégration sonore au montage vidéo: studio et banc de montage vidéo
- mixage final et incorporation du générique
- tirage et encadrement d'une trentaine de photographies moyen format
L'exposition comporte :
- 14 tirages photographiques de portraits parents enfant, noir et blanc.
- 3 tirages photographique de portrait de groupe de l'équipe soignante.
- 13 tirages photographiques de plans rapprochés des enfants et parents format 70x43cm.
- la présentation d'un montage vidéo sur un écran de ces portraits photographiés accompagné d'une création sonore et d'extraits des berceuses ou « humming » réalisés pour les bébés lors des prises de vues.
- Un dossier de presse
Le poème-photographié et musical, qui prends la forme d'une vidéo, est diffusé sur un écran ou projeté avec un vidéo projecteur. Il est accompagné de l'accrochage des tirages photographiques.
Ces images sont en quelque sorte la signature sensorielle des bébés. La sélection rend compte de ces moments rares et précieux d'interaction avec la musique et la voix.
La sélection rend compte de ces moments rares et précieux d'interaction avec la musique et la voix, les réactions sensorielles et émotionnelles du bébé dans cette enveloppe sonore.
Les images sont très rapprochées et presque ouatées. Les tirages seront en noir et blanc, avec parfois peu de profondeur de champ.
Les sons diffusés à travers la galerie d'images vidéo et contribuent fortement à crée l'immersion du public dans cette œuvre poétique, qui témoigne de ce lien privilégié entre les parents et les petits enfants.
L'exposition L'Eveil au monde s'adresse à un large public. Cet œuvre a été conçue dans un format reproductible pour en faciliter sa restitution et sa diffusion.
La première exposition a lieu, à la Galerie Louis et Sack, à Paris, du 15 novembre 2024 au 16 novembre 2024: une exposition en avant-première, avec la diffusion en continu du film et entourée des tableaux photo.
L'exposition sera ensuite organisée au sein du Centre Hospitalier Rives de Seine de Neuilly ainsi qu'à l'école Motessori Square à Montmartre. En 2025 elle sera itinérante dans différents lieux, institutions culturelles et de santé.
Séverine Seba se passionne depuis son plus jeune âge par le chant et la musique. Elle est diplômée du conservatoire de musique en flûte traversière. Après avoir travaillé dans le domaine de l'Art et de la Mode, Elle intègre une formation professionnelle en Musique Actuelle à l'École Atla à Paris en 2019.
Son parcours personnel l'amène tout naturellement à envisager de travailler dans le domaine de l'accompagnement et bien-être par la production sonore et musicale, l'improvisation et la créativité. Actuellement, elle termine sa dernière année de formation en musicothérapie à l'Atelier Musicothérapie Bourgogne (AMB), à Dijon afin d'être certifié.
Séverine se produit au sein de différentes formations musicales (funk, soul, jazz) en tant que chanteuse lead et choriste et voue une passion particulière pour les chansons réalistes françaises autour du répertoire de Piaf, Barbara, Fréhel et bien d'autres figures de la chansons françaises. Elle collabore à de nombreux projets musicaux, BO et anime la chorale du Rosa Bonheur sur Seine en tant que Cheffe de Chœur.
Séverine chante également dans différents contextes publics et privés en France et à l'étranger pour des concerts.
Elle anime parallèlement des ateliers chant et d'éveil sonore de la petite enfance aux séniors.
Olivier Buhagiar est photographe professionnel. L'éclectisme fait sa singularité mais aussi signe son dynamisme et la discipline qu'il s'impose, car pour passer activement de la publicité à la mode, des sujets beauté à un travail personnel cela suppose une hygiène de vie où la pratique des sports prévaut à une soirée arrosée et tardive. Olivier Buhagiar ne semble pas avancer avec sacrifice pour autant. La détermination décontractée qu'il affiche d'un sourire jovial paraît être sa meilleure thérapie.
Lui-même témoigne avec amusement de son obstination précoce quand après un stage en Arles à l'Ecole de la Photographie où Il est le plus jeune, il se rend à New-York à la rencontre de Richard Avedon. Ce dernier lui recommande de se présenter aux studios Pin-Up à Paris où il devient vite l'assistant des plus grands. Cette période d'apprentissage des techniques les plus performantes durera six années.
C'est par la publicité qu'il décroche son premier contrat. C'est pour elle toujours que ses faveurs s'expriment en particulier, Il y apprécie la démesure et la rigueur qui transforme l'infaisable en réel, l'irréel en possible. Aujourd'hui il signe les campagnes des plus illustres groupes comme Vittel, Contrex, Lipton, Nescafé notamment. En mode il travaille essentiellement pour les éditions japonaises de Madame Figaro, Elle et Spur.
Parallèlement, depuis 3 ans il couvre systématiquement les défilés prêt-à-porter et couture pour une revue de détails dont il savoure le plaisir de décider seul de l'intérêt. A bord du porte-avion Clémenceau, il réalise une série de portraits qui fait suite à une série de clichés pris chez les rugbymen. Olivier Buhagiar qui n'est jamais avare de concentration tient à préserver cet espace de liberté. Si les commandes officielles lui permettent de ménager cette production, il se peut aussi que celles-ci viennent nourrir les premières engageant toute idée dans un cycle d'exploitation compte le calendrier réaliste et chargé qui comble ses semaines.